Obésité : le brocoli innocenté ?

Obésité : le brocoli innocenté ?

Fruits et légumes agissent positivement sur des gènes liés à l'obésité

Une étude publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition(1) en juillet 2019 confirme ce que tout un chacun soupçonnait déjà : une overdose de brocolis et autres végétaux ne mène pas à l'obésité.

Bien sûr, les végétaux contiennent des calories et il serait possible d'en consommer suffisamment pour prendre du poids. Mais l'étude a conclu que les fruits et légumes peuvent contribuer à la modulation des gènes liés à l'obésité.

Pour une personne génétiquement prédisposée à l'obésité, une plus grande quantité de fruits et de légumes peut réduire les risques.

Maigrir grâce aux fruits et aux légumes ?

L'étude a suivi les IMC (indices de masse corporelle) de 8 943 femmes et de 5 308 hommes sur une période de vingt ans (cinq intervalles de quatre ans).

Au-delà de la perte de poids générale, elle a permis de constater que toutes choses égales par ailleurs, les meilleurs résultats de perte de poids étaient liés aux baies (myrtilles, acérola, baie de Goji, sureau, cynorrodhon, mais aussi raisin, datte, banane, avocat qui sont également des baies), aux agrumes (oranges, citrons, mandarines, clémentines, pamplemousse, pomelo, ...) et aux légumes verts à feuilles (oseille, épinards, choux, cresson, roquette, …), indépendamment de leur apport en fibres ou leur charge glycémique.

L'étude s'est penchée sur le lien entre un certain nombre de gènes connus pour être liés au risque d'obésité et la perte de poids.

Les meilleurs résultats ont été obtenus par les participants le plus à risque génétiquement. Il semblerait donc qu'une consommation importante de fruits et de légumes puisse contribuer à « éteindre » certains gènes responsables de l'obésité.

Sur l'efficacité de la consommation de fruits et légumes pour réduire les risques d'obésité, plusieurs études avaient déjà produit des résultats. Par exemple en 2004, une étude sur 74 000 infirmières sur 12 ans a montré une réduction de 24% du risque d'obésité (IMC supérieur ou égale à 30 kg/m2) pour celles qui avaient le plus augmenté leur consommation de fruits et légumes par rapport à celles qui au contraire l'avait le plus diminuée.(2)

C'est la même conclusion qu'a tirée une étude menée auprès de plus de 14 000 personnes et publiée dans The BMJ (The British Medical Journal) en 2018.(3)

Minceur et végétaux : des indices sérieux

Cette étude est une étude corrélationnelle. La conclusion selon laquelle la consommation de fruits et légumes agit sur l'IMC n'est pas absolue mais montre plutôt des liens potentiels assez clairs. Il est également important de se rappeler que l'IMC n'est pas nécessairement une mesure de la masse grasse corporelle : de nombreux athlètes affichent un IMC élevé non pas parce qu'ils sont en surpoids mais parce que leur masse musculaire est importante.

Épigénétique et conduite à risque

Cette étude met en lumière le rôle de l'épigénétique (l'« environnement » des gènes et son action sur ces gènes). Certains gènes accentuent le danger potentiel des conduites à risque. Par exemple, pour une personne avec des antécédents familiaux de cancer du poumon, fumer est encore plus risqué que pour une personne sans ces antécédents familiaux.

De la même façon, certains comportements alimentaires sont plus risqués pour les porteurs des gènes impliqués. D'après l'étude, un régime alimentaire plus sain n'élimine pas ces gènes mais il peut aider à en « modifier » certains. Le risque d'obésité ne sera pas éliminé mais atténué. À cela s'ajoute la longue liste des raisons pour lesquelles une consommation importante de fruits et de légumes est fortement recommandée.

Références

(1) Improving fruit and vegetable intake attenuates the genetic association with long-term weight gain. Wang T, Heianza Y, Sun D, Zheng Y, Huang T, Ma W, Rimm EB, Manson JE, Hu FB, Willett WC, Qi L. Juillet 2019.

(2) Changes in intake of fruits and vegetables in relation to risk of obesity and weight gain among middle-aged women. He K, Hu FB, Colditz GA, Manson JE, Willett WC, Liu S.

(3) Improving adherence to healthy dietary patterns, genetic risk, and long term weight gain: gene-diet interaction analysis in two prospective cohort studies. Wang T, Heianza Y, Sun D, Zheng Y, Huang T, Ma W, Rimm EB, Manson JE, Hu FB, Willett WC, Qi L. 2018

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